jeudi 5 août 2010

Paris l'été


Alors voilà. Alors que la plupart des gens se dorent la pilule (enfin, ceux qui peuvent partir), d'autres travaillent.
- C'est bon, elle va pas nous faire braire maintenant qu'elle a trouvé un job ! 'Sait pas c'qu'elle veut celle-là...
- Non, justement, je n'écris pas pour geindre encore et toujours, mais pour vanter les charmes de Paris l'été ! Eh oui, vous m'avez bien lue, vanter les charmes de Paris...

Questions et explications idoines (oui ce mot convient bien, malgré son faux air de reptile):

- Reste-t-il des Parisiens à Paris l'été ?
- Réponse : très peu ! C'est ça qui est génial ! Ils partent, et en plus leur voiture disparaît avec eux !!! C'est purement génial ! À moi les avenues désertes en Vélib' ! Paris est à moi, à moi seule, ou presque, du coup j'aime Paris.

- L'afflux de touriste est-il gênant ?
- Réponse : pas du tout ! Ils sont si mal habillés que c'en est un bonheur : c'est si bon de voir des gens normaux, relax et pas des gravures de mode en hauts talons version péripatéticienne croisée avec Spartacus, mis à la mode cette année (bien joué le marketing !), ils marchent lentement au lieu de courir, ils ont le nez en l'air, ils sont contents d'être dans la plus belle ville in the world, et ils ont peur en traversant (éh oui, même avec peu de voitures, la conduite parisienne est sportive et les touristes ne savent pas forcer le passage comme tout un chacun); comme ils se déplacent souvent en bancs, vous laissez passer un groupe de 20 et hop, la rue est à vous à nouveau !

- N'est-ce pas ennuyeux d'être si détendu ?
- Réponse : un peu au début, ça fait bizarre, mais après on retrouve le plaisir du farniente, ou du rien foutre pour parler français.

- Pourquoi ne pas avoir profité de la toujours merveilleuse programmation culturelle ?
- Réponse : parce qu'il y a tellement d'offres, qu'on ne sait où aller, ni quoi faire. Comme quoi, un bon bal musette en bas de chez soi, il n'y a rien de tel. Et puis faut payer, parfois cher, se déplacer, c'est des efforts, et ...avoir réservé, suprême horreur. Je pense qu'on est bel et bien dans l'ère de la réservation : réservation de théâtre, d'opéra (jamais essayé cela dit), réservation d'avion, on avait l'habitude, mais maintenant c'est aussi le cas pour le train, - le train ! Syndrome de l'absence de place, là comme ça tout de suite, où on veut, là comme ça. A bas l'impro. Bienvenue dans l'ère du planning : planning familial, belle expression pour dire contraception et avortement, planning au boulot, temps saucissonné, découpé en rondelles horaires, planning pour un petit week-end : avec la sncf, tu prends 3 mois en avance sinon tu payes 3 x plus cher, planning de soldes (soldes pipeau : les prix sont gonflés, puis y a des soldes toutes l'année, à des prix juste normaux, alors on m'la fait pas !). Bref, tout ça pour dire que non, j'ai rien fait de spécial, culturellement parlant, mais ça ne fait rien...

- Alors pourquoi partir dans deux jours si c'est si bien Paris l'été ?
- Réponse : parce que personne ne comprendrait que je reste, n'étant plus au travail. Et puis je pouvais pas savoir moi ! C'est des petits plaisirs secrets, entre vous et moi... À plus et bonnes vacances !