mercredi 7 octobre 2009

Paris je t'aime ?


Alors voilà. J'ai dit que j'allais parler de Paris, où je vis depuis un mois (mais pendant trois semaines dans ma tour d'ivoire, cf précédent post) mais je ne suis pas encore entrée dans le vif du sujet.

Tous mes amis qui savent que je suis nouvelle venue me demandent : ''Alors, Paris ?'' Et moi je réponds : ''- Oh c'est super, on a plein de choses à faire, plein d'amis à voir...'' Et j'ajoute mentalement : -Ben Paris, ça va, la ville tient debout, les voitures circulent, les gens marchent, beaucoup d'ailleurs, vite, certains parlent tout seuls, beaucoup d'ailleurs, d'autres, beaucoup d'ailleurs, sont sur des bancs, ou assis par terre avec parfois un litron pour étancher la soif, et ils ont tous le regard perdu, et un visage ravagé.
Et on me demande si le Cambodge était pas trop dur ? Éh bien si, il m'est arrivé de voir dans Phnom Penh des mères mendier avec leurs enfants, ou vendant des bricoles non loin de détritus au coin d'une rue, mais je les ai vus aussi rire et jouer ensemble (même si on ne comprend pas comment c'est possible, ça arrive).
Ici, dans la capitale de la France, pays dit ''développé'' (comme si on y était arrivés), je vois tant de gens seuls dans leur misère financière parmi tant de richesses ou seuls dans leur misère morale (on l'oublie beaucoup celle-là) parmi la foule, et qui, n'ayant plus personne à qui parler, parlent tout seuls. J'en vois chaque jour.

Alors oui, c'est beau Paris, mais il faut regarder au-dessus des hommes, à deux mètres du sol. Ou ne pas faire attention...

Bon mais allez, hauts les coeurs ! Il y a aussi des choses super sympas à Paris, et toujours des tas de sorties à faire, c'est vrai. Par exemple, la Nuit Blanche, qui avait lieu samedi dernier. Le principe c'est qu'il y a des illuminations dans divers endroits de la ville, et des événements artistiques (concerts, projections, installations...).
C'était drôlement bien organisé : on se serait crus à l'entrée d'un gigantesque match de foot, sans joueurs, sans terrain et sans ballon !... Restaient : une foule dingue faisant des queues dingues (la queue faisait presque tout le tour de la grande mosquée, et devant le Luxembourg, -on a pas compris pourquoi l'entrée n'était pas libre...-une affiche indiquait la durée : 1 heure !! et les gens attendaient quand même !! - mais où les gens trouvent-ils ces trésors de patience ?? De toute évidence, ça ne doit pas être les mêmes qui klaxonnent comme des damnés parce qu'il y a un livreur qui bloque la rue 5 minutes... ou alors l'âme humaine est vraiment tordue !), et plein de flics partout ! on aurait dit le plan Vigipirate.

Par chance, en rentrant bredouilles (on avait rien vu du tout en 1 heure à vélo, à part la foule errant comme nous), on a laissé nos vélos dans le Marais, et on est tombés sur une projection de court-métrages super sympas. Il y avait une moquette par terre, on pouvait s'asseoir, ou se coucher, c'était bien.
Mon préféré c'était Paul Rondin est... Paul Rondin, de Frédérik Vin, l'histoire d'un doubleur de bande-annonces de film d'un certain âge qui cherche l'amour (dans sa chambre, il y a deux lits, le sien et un autre attendant sa promise, recouvert d'un film plastifié !), mais qui a une déformation professionnelle telle qu'il ne peut parler qu'avec le ton d'une bande annonce, ce qui bien sûr fait fuir toutes les demoiselles. Mais ça finit bien : grâce à une agence matrimoniale, il est mis en contact avec une dulcinée au physique certes ingrat, mais ayant une déformation similaire : ''Pour faire ma connaissance, tapez sur 1, pour mon numéro de téléphone, tapez sur 2...''
En plus, un couple vendait à côté de la soupe à l'oignon faite maison, avec un gruyère râpé à la main, des croûtons exquis...qu'ils en soient remerciés ! Bref c'était bien, on a dû y rester plus d'une heure.

Voilà tout ce que je peux dire pour l'instant sur Paris, autant dire pas grand chose.

Peut-être que toute grande ville est forcément un monstre protéiforme, car façonnée par l'homme, avec juste des trous menant à la terre pour laisser de la place aux platanes, et aux parcs (toujours l'idée de limite, de ''parquer'' les gens, comme on parque les voitures, et les plantes...). Si la sauvagerie doit ressurgir quelque part, ce sera forcément chez les humains, pressurés de toutes parts. Mais la beauté aussi.

L'autre jour, un peu plus prosaïquement, je me disais : Vivre à Paris, c'est un peu comme être marié à plus belle femme du monde : tout le monde vous l'envie, mais qu'est-ce qu'elle peut être chiante !

Sur ce, à plus !

2 commentaires:

  1. J'adore Paris depuis que je n'y (sur)vis plus !

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  2. Ah! ah! Il a bien raison, le Luc! Moi c'est pareil.
    Non, franchement, c'est pas une région humaine, ça. Pour être Lost, y a pas mieux. A moins d'avoir plein plein plein de fric et le Pouvouâââr.
    La côte d'Azur, ça ne vous plait pas ? Pas d'inquiétude, y a pas plus de boulot qu'à Paris, mais au moins si on glande, on le fait au soleil!
    Blague à part, bon courage pour votre mémoire. Je suis de tout cœur avec vous. Et continuez d'écrire autre chose, surtout!
    Jean-Bernard

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