mercredi 16 septembre 2009

Lost

Pas besoin d'être échoué sur une île déserte avec des monstres bizarres comme dans la série américaine (jamais su le fin mot de l'histoire d'ailleurs, j'ai arrêté après quelques épisodes : c'était quoi ces bruits dans la forêt ?), notre monde moderne suffit amplement pour se sentir ''lost'', - perdu quoi (je précise, tout le monde parle pas anglais).

Si, comme moi, vous regardez tous les jours des annonces de boulot sur anpe.fr ou sur la Gazette de l'emploi, sur Coordination sud, ou sur cadres-dont-personne-ne-veut.fr ou toutes-les-filieres-sont-bouchees-mais-essayez-il-reste-de-l-espoir.org, ou t-as-aucune-chance-des-la-naissance.com, ou vous-etes-sur-terre-c-est-sans-issue.fr, en surfant entre deux sur des forums où tous le monde cherche des réponses sans les trouver bien sûr, à part sur les boutures de cactus ou sur les confitures de mirabelle (il y a des choses tout de même rassurantes dans ce bas monde), vous comprendrez de quoi je veux parler.

Lost, complètement lost.

Et si on lançait un club ? Ça pourrait s'appeler : « Lost Club (ça rappellerait Fight Club, en moins violent bien sûr), le club des losers », ou éternels-paumés.fr pour lutter contre l'anglicisation galopante. Le problème c'est que ça sonne quand même pathétique et les gens aiment très modérément l'autodérision, ça paraît toujours un peu suspect : « Untel dit du mal de lui-même ? Il doit forcément y avoir un fond de vérité » et en plus :

« Ne dites jamais du mal de vous, vos amis s'en chargeront toujours à l'envi », dixit Talleyrand, qui cela dit devait parler en connaissance de cause car ce n'était pas exactement un enfant de coeur (avoir été dans la même vie évêque et homme politique, ça rend pas spécialement sympa !).

- You have to be your best friend, so don't laugh at yourself, you have to love yourself, - sinon qui le fera ? (reste de philosophie à deux balles san franciscaine)... -Ah bon ? On peut s'autosuffire ? On n'a pas besoin d'être utile à la société en faisant un boulot nase ? - Non, on travaille juste pour gagner des sous et avoir un statut social.- Ah bon. Mais si moi j'ai envie de me sentir utile ? - Change, accepte la réalité, sinon tu seras broyée par le rouleau compresseur du Bon Sens. - Ah...

Ce qui est rigolo, c'est que dans les annonces, il y a toujours des postes publiés qui consistent à conseiller à d'autres comment trouver un job. C'est quand même génial, mais c'est logique : il faut bien qu'ils commencent un jour. Parfois même, ironie du sort typique de notre société qui insiste bien à nous faire sentir que nous sommes tous interchangeables (but never forget you're so unique !), ces gens-là se font virer (ça s'est passé pour une centaine de conseillers anpe récemment).

J'espère au moins qu'ils avaient appris comment bien négocier leur licenciement...

Sur ce, à plus !

1 commentaire:

  1. ben en fait Alexandra, on ne fait que passer. Et tt ces truc de boulot, de choses qui soit disant ns sont dues n'hexistent pas. Nous somme privilegies tant que nous avons un peu a manger et boire. Et en ne faisant que passer, eh ben on s'occupe. Alors au lieu de s'occuper en se plaignant de notre sort, autant etre emerveille. L'anpe, le licenciement, c'est un micro monde, une petite boite ds laquelle on s'enferme. Le monde est plus grand, et les opportunitees d'etre qqun d'autre infinies ici ou ailleur.

    -->philosophie Franco-San Franciscaine-Ukrainiene a 3 balles de l'homme sans diplomes.

    Bises and love.

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